PRØJET
Et si Mozart avait eu accès à une guitare électrique, aurait-il composé au piano ? Et si Bach avait eu accès à un sampler, aurait-il vraiment utilisé l’orgue ou le clavecin? Et si Ravel avait eu accès à l’informatique…
Des heures de lecture et réécriture, plus de 1500 watts domptés, des kilomètres de câbles, des dizaines de pédales et de baguettes, une centaine de cordes, 23 musiciens et 3 techniciens, œuvrant dans le rock, le jazz, le métal, la noise, la pop, l’expérimental ou l’improvisation ont permis la création du collectif ØRKESTRA, porté par l'association Le Bastion.
Un orchestre, sans chef d’orchestre, amplifié à souhait, qui fait dresser les poils grâce à sa puissance de feu savamment dosée et ultra étudiée.
En juin 2017, le collectif ré-interprétait électriquement le Boléro de Ravel et la Danse du Sabre de Khatchatourian à la Rodia, dans le cadre du dispositif Émergences mis en œuvre par la ville de Besançon. En septembre de la même année, il ajoutait à son répertoire la Sarabande de Haendel et la Danse Macabre de Saint-Saëns et se produisait au Théâtre Ledoux pour le Festival International de Musique (FIM). Un an plus tard, ØRKESTRA se produisait au Moloco, cette fois encore dans le cadre du FIM, pour une édition “hors les murs” dans le pays de Montbéliard. Deux nouvelles œuvres étaient jouées pour l'occasion : Dans l’Antre du Roi de la Montagne de Grieg et Mars de Holst.
Disposant désormais d'un programme d'une heure, le collectif souhaitait aller plus loin dans le travail d'arrangement en faisant appel à un intervenant extérieur reconnu : début mars 2019, il investissait le Théâtre de l'Espace pour quatre jours de travail avec l'enfant terrible Médéric Collignon. Fort de cette rencontre, ØRKESTRA est à nouveau prêt à mener bataille."
Rendez vous le 11 mai 2019 à la Vapeur (DIJON, Côte-d’or) avec oblique.
Lieu emblématique pour les musiques actuelles et porteur du projet ØRKESTRA, Le Bastion a joué un rôle fédérateur dans la synergie des musiciens pour la mise en œuvre de ce projet. Certains d’entre eux se côtoient depuis des années, d’autres se sont connus au fil des répétitions, mais tous ont au moins en commun ce lieu dédié à la pratique musicale. Les musiciens, adhérents du Bastion, participent à la vie culturelle locale et à la diffusion des musiques actuelles auprès du public bisontin via leurs différents projets de groupes respectifs.
Prøcessus de création
Parti d’un simple questionnement sur les pratiques musicales des fondateurs d’ØRKESTRA, le rapprochement entre musique classique et musique actuelle a vite dessiné les bases du projet. Pour ces musiciens, compositeurs pour la plupart dans leur propre groupe, le premier défi fut de s’attaquer à la discipline de la reprise en utilisant leurs ingrédients « 2.Ø ». Rester fidèle à un morceau existant à la partition figée tout en suscitant une approche novatrice. Trouver une unité dans un genre musical exigeant. Mais par-dessus tout rassembler des individus aux habitudes d’écoute et de pratique très différentes. Ce « super-combo » créé par des membres d’une vingtaine de groupes locaux différents a choisi des œuvres emblématiques et percutantes du répertoire classique pour créer un trait d’union entre classique et électrique. Une véritable micro-pépinière créative et artistique dans l'esprit de la Draft Constitution de Cornélius Cardew.
Le vølet 2.Ø
Le 2.Ø est présent tout d’abord via l’aspect collaboratif du projet. Chacun des musiciens donne de son temps et de ses compétences pour porter ce projet aux oreilles du public. En effet il existe un travail créatif et original de réinterprétation des partitions en amont pour ensuite pouvoir les jouer avec des instruments électriques. Ørkestra est clairement ancré dans le partage et la collaboration. Projet porté par le Bastion avec le soutien de la ville de Besançon, de la Rodia et du Petit Théâtre de la Bouloie.